Tout comme son père Sethi 1er l'avait fait pour le désert arabique, il mit en valeur, selon un programme politico-religieux, les régions aurifères du désert nubien, axant ses efforts sur les mines d'or du Wadi Allaki. Le métal abonde mais l'eau fait défaut. Il organise des premières missions visant à aménager des points d'eau en prenant conseil des vice-roi de Nubie : "Moi, je serai celui qui creusera, là, un puits qui fournira de l'eau chaque jour....conformément à l'ordre que donnera mon père Amon-Rê, seigneur des Trônes du Double Pays et les trois Horus, seigneurs de la Nubie, car ils lavent le coeur au moyen des choses désirées". Les résultats furent à la hauteur des prières du chef d'état, comme le témoigne cet écrit d'un prince de Koush, adressé à Ramsès Le Grand : "Le puits est terminé. Une eau de douze coudées, en lui, a jailli sur quatre coudées de profondeur". En les équipant de puits, Ramsès II assura les routes caravanières. Les carriéristes purent ramener à profusion et sans aucun risque de mourir de soif, l'or, "la chair des dieux", au pays des Deux Terres.

Guidé par Amon, mais suivant sa propre théologie, il placera la Nubie sous la protection des Dieux. Dans un but d'offrir aux divinités de nouveaux lieux de culte, mais surtout afin de légitimer sa nature divine, quête qu'il suivra tout au long de son règne, il fera ériger pas moins de sept temples de la 1ère à la 2ème cataracte.

• En début de règne, il fit creuser un spéos à Beit-el Wali, dédié à Amon-rê. De nombreuses scènes guerrières témoignent du caractère militaire-conquérant du jeune Ramsès II.
• En l'an 30 de son règne, à l'occasion de son premier jubilé, il consacra un autre spéos à Derr, dédié à Rê "Maître du Ciel", où on y célébrait le culte de Ramsès II lui-même. La légende de ce monarque se créait déjà de son vivant.
• Un autre temple fut érigé environ quinze ans plus tard à Gerf Hussein, consacré à Ptah et plus particulièrement à Ptah-Tatenen "Maître de la Terre qui se soulève", identifié à Ramsès II.
• En l'an 24, de son règne, furent commencés les travaux des deux spéos d'Abou Simbel, l'un étant dédié à Amon-Rê, Ptah, Horackhty et Ramsès II déifié, l'autre à Nefertari associée à Hathor.
• A Wadi es Seboua, il construisit un temple consacré à Rê et à lui-même, validant ainsi le culte de "son image vivante en Nubie".
• A Amada, il érigea un temple dédié à Amon-Rê, Khnoum et lui-même.

Les nombreuses effigies royales situées à l'entrée de ces temples, qu'il s'agisse de statues ou de colosses sont les témoignages de cet auto-culte. L'empreinte de Ramsès II, à la fois politique, religieuse et culturelle, s'étendra progressivement jusqu'à la 4ème cataracte.